Le Morne Brabant, dans le Sud-Ouest de l’île, est bien plus qu’une formation rocheuse impressionnante qui surplombe une magnifique plage et un beau lagon et dont le sommet offre une vue imprenable. C’est un monument, dans plusieurs sens du terme. Il s’est vu accorder le statut de Patrimoine Mondial par l’UNESCO en 2008. Ce site a tout pour plaire aux randonneurs : une histoire, la beauté et le défi.
La culture
Du 5 au 8 décembre dernier s’est tenue la 14ème édition du Festival International Kreol, un évènement qui célèbre la culture créole. La soirée de « séga typique» a été organisée sur la plage du Morne. Le choix de ce lieu découle de son rôle important dans l’histoire de l’île Maurice. En effet, bon nombre de mauriciens sont descendants d’esclaves africains.
L’histoire et la liberté célébrées
Qui croirait que dans un cadre aussi paradisiaque que celui-ci s’est déroulée une histoire sombre et tragique ? Pourtant, pendant le 18ème siècle et le début du 19ème siècle, le Morne Brabant a été témoin de courage, de lutte pour la liberté et de désespoir.
Un grand nombre d’esclaves, issus principalement du continent africain, furent emmenés à Maurice sous le régime colonial français dans le but de travailler dans les plantations sucrières et de tabac. Afin d’échapper aux rudes conditions de vie et de travail, ils se cachèrent dans des grottes du Morne Brabant.
La nature leur donna un abri inaccessible aux colons. Beaucoup d’esclaves y restèrent jusqu’à l’abolition de l’esclavage. Le fait le plus affligeant reste à venir. Lorsque les britanniques mirent fin à l’esclavage le 1er février 1835, des officiers se rendirent au Morne pour annoncer la bonne nouvelle aux esclaves cachés.
Or, ces derniers, qui percevaient tout officier comme un être cruel, crurent que ces hommes étaient venus pour les ramener à la même vie à laquelle ils voulaient échapper. Ne sachant plus quoi faire, ils se donnèrent la mort en se jetant de la falaise.
Aujourd’hui encore, Maurice commémore annuellement l’abolition de l’esclavage le 1er février. Un ‘Monument de la Route des Esclaves’ a été érigé près de la montagne, sans doute pour nous rappeler la valeur de la liberté.
A la découverte de la montagne
Ne vous laissez pas être découragé par l’immensité et la hauteur de la roche, le Morne Brabant peut bel et bien être escaladé. Il faut d’abord parcourir un sentier quelque peu rocailleux pour rejoindre le pied de la montagne. Cette marche prend entre 45 minutes et 1 heure. La face de la montagne est très escarpée et il faudra faire un peu d’efforts.
Une fois franchie, vous atteindrez le sommet du Morne Brabant, repérable grâce à une croix, à quelque 556 mètres au-dessus du niveau de la mer. Admirez, et comptez, si vous y arrivez, le nombre de nuances que vous verrez dans le lagon. L’île aux Bénitiers peut également être vue du sommet. La marche et l’escalade peuvent prendre environ 3 à 4 heures, excluant le temps que vous prendrez pour contempler la splendeur du cadre qui s’offre à vos yeux.
Cet expérience de randonnée en un mot : extraordinaire !
La triste histoire du Morne n’entache en rien la beauté et la magie de son paysage. La randonnée en ce lieu permet de comprendre pourquoi, peut-être, les esclaves ont choisi cet endroit pour se cacher. C’est réellement un endroit où l’on est à l’abri du monde et où l’on peut s’évader.