Les élections ont récemment été d’actualité à l’île Maurice. En effet, elles ont eu lieu le 7 novembre dernier, suite auxquelles, le Premier Ministre sortant, Pravind Jugnauth, a retrouvé son siège. Parlons donc des élections à l’île Maurice ; quels sont les faits à savoir ? que nous conte l’histoire sur elles ? comment se déroulent-elles d’ordre générale ?
Quelques faits
Les élections générales se tiennent tous les cinq ans à Maurice. Quant aux villageoises et municipales, elles se tiennent tous les six ans.
La coalition ou l’alliance – comme elle est couramment appelée par les habitants – est une pratique courante à Maurice. Quelques partis phares dont vous verrez souvent les noms dans les journaux (sans ordre particulier) sont : le Parti Travailliste (PTr), le Mouvement Militant Mauricien (MMM), le Mouvement Socialiste Militant (MSM), le Parti Mauricien Social Démocrate (PMSD), Lalit, Rezistans ek Alternativ, Organisation du Peuple Rodriguais (OPR).
Cette année a vu la participation de quelques nouveaux partis aux élections. Des candidats indépendants y ont également pris part. Cependant, les mauriciens adhèrent plutôt à des partis traditionnels qui ont pendant longtemps été sur la scène politique.
Un brin d’histoire
L’île Maurice fut occupée par les britanniques de 1810 jusqu’à 1968. Les premiers avocats de la démocratisation du système électoral mauricien furent Sir William Newton et Sir John Pope Hennessy. Cependant, c’est en 1947 que les choses vont changer.
En effet, le système électoral subit une réforme sous le régime du gouverneur Donald Mackenzie-Kennedy, permettant aux femmes ainsi qu’aux habitants alphabétisés de Maurice de voter. Le nombre de votants à l’époque (environ 11,844) augmente par six fois. Le suffrage de 1948 fut donc historique en termes de liberté politique.
C’est en 1967, soit à 6 mois de l’indépendance de Maurice, qu’ont lieu les premières élections auxquelles participent des partis composés de mauriciens. Ainsi est donc élu le premier Premier Ministre de l’île Maurice, Sir Seewoosagur Ramgoolam.
Ambiance électorale
Les « meetings » (rassemblements), durant lesquels les politiciens s’adressent au public, font partie du folklore politique mauricien. Pour beaucoup de partisans, il s’agit de ferveur. Ils démontrent donc ouvertement leur soutien lors de ces rassemblements. Bon nombre arborent la/les couleur/s de « leurs » partis avec fierté. T-shirt, tuniques, sari, voiles ; certains attachent même des banderoles à leurs véhicules.
La campagne électorale se fait également sur les chaînes de la télévision nationale – chaque parti est alloué quelques minutes pour convaincre les électeurs –, à travers les affiches, les oriflammes, les banderoles, mais surtout à travers le porte-à porte, au courant duquel le candidat ou ses représentants de parti rend(ent) visite à des personnes de la localité.
En outre des supports promotionnels traditionnels, les politiciens ont apporté une touche moderne à leurs campagnes respectives cette année. Ils ont en effet envahi les réseaux sociaux et la plateforme Youtube, en guise de publicités entrecoupant les vidéos.
Puis il y a les défilés de véhicules à travers l’île. Hommes, femmes et enfants brandissent des drapeaux aux couleurs des partis politiques. Ils étaient nombreux le jeudi 6 novembre dernier, soit un jour avant les élections, à souffler dans leurs vuvuzelas (probablement de sortie après les derniers Jeux des Iles de l’Océan Indien à Maurice en juillet dernier) à essayer d’attirer l’attention des électeurs.
Comme vous l’aurez compris, les élections se déroulent en fanfare à l’île Maurice.